Le Vide et le Zéro
Ce que les grands maîtres ont trouvé au cœur du combat Ils ont tous fini par le dire, chacun avec ses mots, mais toujours la même découverte : au sommet de l’art martial, il n’y a plus rien à saisir. Le poing se dissout, l’adversaire disparaît, le moi s’efface. Reste seulement un cercle parfait : ○ C’est le secret ultime que les vieux maîtres transmettent à voix basse, quand les élèves sont enfin prêts à entendre l’inaudible. Gichin Funakoshi et le kara du karate Quand Funakoshi arrive à Tokyo en 1922, on l’appelle encore « karate-jutsu », l’art de la main de Chine. Il change l’idéogramme : il remplace « Chine » (唐) par « vide » (空). Un journaliste lui demande : « Pourquoi parler de vide ? » Funakoshi répond calmement : « Parce que la main vraiment puissante est celle qui n’a plus rien à prouver. Elle est vide de colère, vide d’orgueil, vide de peur. C’est pourquoi elle peut tout contenir. » Son karate-do commence là où le coup s’arrête. Morihei Ueshiba et le grand cercle ...