Kenwa Mabuni et les kata
⁷Le Shitō-ryū est connu pour avoir l’un des plus grands répertoires de katas parmi les styles de karaté. Son fondateur, Kenwa Mabuni, a combiné les katas du Shuri-te et du Naha-te, donnant au style une richesse exceptionnelle, entre linéarité, rapidité et puissance interne. Voici un panorama détaillé :
1. Katas de Shuri-te (linéaires et rapides)
Ces katas sont souvent dynamiques, avec des techniques directes et des positions solides. Ils représentent l’esprit du combat offensif et de précision.
Pinan I à V (平安, Heian) : séries de 5 katas de base pour apprendre la posture, le déplacement, les frappes et les esquives.
Naihanchi (ナイハンチ) : travail sur les positions stables et les déplacements latéraux, idéal pour la défense rapprochée.
Seishan / Seiunchin : mouvements linéaires et contrôlés, préparation aux techniques de poing et de pied rapides.
Passai / Bassai (バッサイ) : kata puissant avec attaques directes, coups de pied et rotations.
2. Katas de Naha-te (circulaires et internes)
Ces katas mettent l’accent sur la respiration, la puissance interne et les mouvements circulaires.
Sanchin (三戦) : kata fondamental pour le renforcement du corps, la respiration et l’énergie interne.
Shihochin : travail sur les positions stables et la force interne appliquée aux frappes et blocages.
Seisan : équilibre entre vitesse et puissance, frappes ciblées et techniques de poignet.
Niseishi (二十四手) : kata long et fluide, combinant rotations et frappes multiples.
3. Katas combinés et avancés
Le Shitō-ryū possède également des katas plus complexes, hérités de Shuri-te et Naha-te :
Chinto / Gankaku : déplacements variés, rotations et techniques de jambe.
Jion : kata traditionnel, avec un rythme calme et technique très précis.
Ananku, Wanshu, Rohai : katas qui développent coordination, respiration et sens de l’espace.
Kushanku / Kūsankū : kata long et complexe, combinant rapidité et puissance, très emblématique du Shitō-ryū.
4. Particularités
Le Shitō-ryū est célèbre pour sa richesse : certains maîtres enseignent jusqu’à 50 katas ou plus, ce qui est unique parmi les styles traditionnels.
Chaque kata peut être travaillé en bunkai, c’est-à-dire les applications martiales, permettant de comprendre la logique des mouvements pour la self-défense.
La combinaison des influences Shuri-te et Naha-te permet de développer à la fois la vitesse, la précision et la puissance interne (気, ki).
Voici la liste des kata de l’école Shitō-ryū attribués à Kenwa Mabuni (1889-1952), son fondateur.
Mabuni avait étudié auprès de Itosu Ankō (Shuri-te) et de Higaonna Kanryō (Naha-te), puis il a enrichi son style en intégrant aussi des formes venues d’Okinawa et de Chine. C’est pour cela que la liste est très vaste : le Shitō-ryū est l’école qui conserve le plus grand nombre de kata.
Kata hérités de l’enseignement d’Itosu Ankō (Shuri-te)
Pinan Shodan
Pinan Nidan
Pinan Sandan
Pinan Yondan
Pinan Godan
Naifanchi Shodan
Naifanchi Nidan
Naifanchi Sandan
Bassai Dai
Bassai Shō
Kanku Dai
Kanku Shō
Chintō
Jion
Jiin
Jitte
Wanshū
Wankan
Rohai (versions Itosu)
Kata hérités de l’enseignement de Higaonna Kanryō (Naha-te)
Sanchin
Tenshō
Seisan
Seipai
Shisōchin
Saifa
Kururunfa
Seienchin
Sanseru
Suparinpei (Pechurin)
Kata issus de Tomari-te et autres traditions d’Okinawa
Matsumura no Rohai
Matsumura no Passai
Matsumura no Chintō
Anan (intégré plus tard dans certaines branches)
Aoyagi (Shirokuma, “saule blanc”)
Heiku / Paiku
Kata d’influence chinoise ou transmis par d’autres maîtres
Happoren
Nijūshiho (Niseishi)
Gojūshiho
Juroku (“16 pas”)
Shinpa
Shinsei
Chatanyara Kushanku
Matsukaze
Créations et adaptations propres à Mabuni
Shinsei Dai (version développée pour exprimer la dimension spirituelle)
Aoyagi (forme personnelle inspirée par ses recherches)
Certains kata de démonstration pédagogique qu’il a adaptés pour l’enseignement.

Commentaires
Enregistrer un commentaire