空手の大樹 (Karate no Taiju) → « Le Grand Arbre du Karaté ».

-

 



Un arbre généalogique du karaté, avec ses racines (les fondateurs à Okinawa), ses troncs (les styles principaux), et ses branches (les grands maîtres qui ont développé et transmis). Je vais donc le présenter comme une évolution historique, en reliant les lignées.
🌱 Racines du Karaté (avant le nom « karaté »)
Chatan Yara (1668-1756) – l’un des premiers grands experts d’Okinawa-te.
Sakugawa Kanga (1733-1815) – surnommé Tōde Sakugawa, élève de Chatan Yara, il codifie des bases.
Matsumura Sōkon (1809-1899) – gardien du roi de Ryūkyū, créateur de nombreux kata transmis encore aujourd’hui, considéré comme le patriarche du Shuri-te.
🌳 Trois grands courants d’Okinawa
1. Shuri-te (esprit plus rapide, offensif)
Itosu Ankō (1831-1915) – disciple de Matsumura, introducteur du karaté dans les écoles, créateur des Pinan.
Funakoshi Gichin (1868-1957) – élève d’Itosu et Azato, fondateur du Shotokan au Japon.
Yabu Kentsu (1866-1937) – autre élève d’Itosu, promoteur du karaté.
Motobu Chōki (1870-1944) – célèbre combattant, créateur du courant Motobu-ryū, insistant sur l’efficacité.
Chibana Chōshin (1885-1969) – fondateur du Kobayashi Shorin-ryu.
Kyan Chōtoku (1870-1945) – créateur de plusieurs kata (Chinto, Ananku, etc.), inspirant le Shobayashi et le Matsubayashi.
Nagamine Shōshin (1907-1997) – fondateur du Matsubayashi-ryu.
2. Naha-te (influence chinoise, respiration, force interne)
Higaonna Kanryō (1853-1915) – grand maître de Naha-te, revenu de Chine.
Miyagi Chōjun (1888-1953) – fondateur du Gōjū-ryū.
Kyoda Juhatsu (1887-1968) – fondateur du Tōon-ryū.
3. Tomari-te (style de Tomari, fluide et bondissant)
Matsumora Kōsaku (1829-1898) – maître de Tomari-te.
Oyadomari Kokan (1827-1905) – autre maître de Tomari.
Hanashiro Chōmo (1869-1945) – introduit le mot « karaté » écrit 空手.
Beaucoup de kata « bondissants » (comme Chintō) viennent de ce courant.
🌿 Diffusion au Japon (XXe siècle)
Funakoshi Gichin (1868-1957) – fonde le Shotokan, père du karaté moderne.
Mabuni Kenwa (1889-1952) – fonde le Shitō-ryū, synthèse Shuri-te & Naha-te.
Ōtsuka Hironori (1892-1982) – fonde le Wadō-ryū (fusion karaté & jujutsu).
Motobu Chōsei (1925-2020) – fils de Chōki, gardien du Motobu-ryū.
Egami Shigeru (1912-1981) – successeur spirituel de Funakoshi, fondateur du Shotokai.
🌸 Branches contemporaines et grandes lignées
Nakayama Masatoshi (1913-1987) – grand maître de la JKA, propagateur mondial du Shotokan.
Kanazawa Hirokazu (1931-2019) – fondateur de la SKIF, élève direct de Funakoshi et Nakayama.
Asai Tetsuhiko (1935-2006) – maître innovateur, fondateur de l’Asai-ryū (Shotokan évolutif, très fluide).
Kase Taiji (1929-2004) – grand expert du Shotokan, créateur d’un style puissant et dynamique.
Enoeda Keinosuke (1935-2003) – « tigre de la JKA ».
Higaonna Morio (né en 1938) – grand maître de Goju-ryu (IOGKF), héritier direct de Miyagi.
Mabuni Kenei (1918-2015) – fils du fondateur du Shito-ryu, gardien de la lignée.
Otsuka Jiro (1934-2015) – gardien du Wadō-ryū.
Uechi Kanbun (1877-1948) – fondateur de l’Uechi-ryū, courant à part, chinois d’origine.
✨ En résumé :
Racines chinoises → Shuri-te, Naha-te, Tomari-te
Troncs → Shotokan, Shito-ryu, Goju-ryu, Wado-ryu, Uechi-ryu
Branches → les grands maîtres contemporains et les écoles mondiales

Commentaires

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Chōjun Miyagi

-
Image
  Au cœur d’Okinawa, au début du XXe siècle, là où les embruns de la mer se mêlent au souffle d’un homme qui allait marquer l’histoire du karaté : Chōjun Miyagi. Un matin de 1902, dans les ruelles encore calmes de Naha, un adolescent avance d’un pas décidé. Sa famille est riche, ses vêtements sont propres, mais dans son regard il y a une flamme qu’aucune fortune n’éteindra : la quête de vérité par l’art martial. Cet adolescent, c’est Chōjun Miyagi. À quinze ans, il entre dans le dojo de Kanryō Higaonna, le maître sévère mais juste. Là, chaque soir, il transpire sur le kata Sanchin (三戦). Trois batailles : le corps, le souffle, l’esprit. Les autres élèves plient, abandonnent parfois, mais Miyagi reste, ses muscles brûlant, sa respiration sifflante, ses doigts engourdis par les makiwara. « Plus fort que la mer, plus souple que le vent », disait Higaonna. Et Miyagi grava ces mots dans son cœur. Lorsque son maître mourut, Miyagi, jeune homme, sentit le vide. Pour honorer Higaonna, il fi...
Lire la suite

Hiroshi Shirai (白井 寛)

-
Image
  Il était né à Nagasaki en 1937, dans une ville qui connaissait trop bien le feu et les cendres. Mais le jeune Hiroshi Shirai ne regardait pas en arrière : son destin se dessinait dans la discipline, la rigueur et le souffle. Quand il poussa pour la première fois les portes du JKA Honbu Dojo à Tokyo, il fut happé par le rythme des pas frappant le parquet, par l’écho des kiai, par la présence de maîtres dont les noms résonneraient dans l’histoire : Masatoshi Nakayama, Hidetaka Nishiyama, Kanazawa, Kase, Enoeda. Shirai s’imposa rapidement comme un karatéka puissant, solide, mais aussi méticuleux. Ses kumite étaient fulgurants, mais c’est dans les kata qu’il trouva une dimension nouvelle : le langage secret du karaté, son âme. En 1962, il participe à la grande mission de la JKA pour diffuser le Shotokan à travers le monde. L’Europe s’ouvre devant lui, comme un continent à apprivoiser. Après avoir traversé plusieurs pays, c’est en Italie qu’il s’enracine, en 1965. Là, il trouve un peu...
Lire la suite

Yoshitsune

-
Image
  Minamoto no Yoshitsune (1159-1189) est une des figures les plus fascinantes du Japon médiéval : stratège brillant, guerrier au destin tragique. Je vais te raconter son histoire comme un roman initiatique, où chaque étape devient une leçon pour le karatéka ou l’art martial.  Le roman de Yoshitsune – le guerrier qui dansait avec la stratégie Il était une fois, au cœur des guerres de clans du Japon, un jeune homme frêle, aux traits fins, que rien ne destinait à devenir le plus grand tacticien de son temps. Il s’appelait Minamoto no Yoshitsune. Son enfance fut marquée par le deuil : son père et ses frères furent tués lors de la guerre des Heike (Taira). Lui, le survivant, fut envoyé dans un monastère. Ce fut sa première épreuve :  L’art martial naît souvent de la perte. Celui qui a tout perdu forge une volonté que nul confort ne peut donner.  L’apprentissage secret Yoshitsune ne se contenta pas de méditer : il apprit en cachette l’art du sabre et des stratégies. On rac...
Lire la suite